Le Printemps de nos Vies

C’était au printemps de nos vies, à l’aube de nos douces années. On s’était embrassé maladroitement, sans manière. Puis on avait recommencé encore et encore… On se promenait la main dans la main. Puis on s’arrêtait et on s’enlaçait. Nos lèvres se rencontraient dans le silence du baiser et un bouquet d’émotions sacralisait ce contact. Le désir de l’autre était là ! Chaque baiser était une parenthèse sur le cours de la vie. En s’approchant de son cou, des fragrances aquatiques remontaient, bonifiées par sa peau délicate et sensuelle. À chacun de mes touchers, elle frissonnait. Nous avions envie d’aller plus loin.

Ce soir-là, nous étions allongés sur l’herbe près des dunes de sable. Après avoir longuement parlé, nos corps se sont rapprochés, nos lèvres se sont réconfortées. Elle avait couvert les siennes d’un rose pâle et j’ai commencé à enlever ma chemise. Elle s’était levée pour ne pas aller plus loin. Je respectais ses intentions et nous nous sommes séparés. Pendant plusieurs jours, nous ne nous étions plus vus.

Comme chaque année, nos amis nous invitaient à célébrer les grandes vacances sur la plage. Alors que la mer était calme, nous étions tous heureux de nous retrouver autour d’un verre et de quelques grillades. Comme chaque année, certains étaient très vite éméchés et perturbaient quelque peu notre réunion.

Bernard et moi draguions ouvertement Catherine. On l’encensait pour sa beauté, pour son sourire permanent, pour ses yeux noirs. Elle jouait avec nous. Soudain, on décidait de la jeter à l’eau. Elle criait : « Ne me mouillez pas ! Pas mes vêtements… » On décidait de la déshabiller et de la jeter à l’eau. Quand elle faisait surface, les gouttes d’eau coulaient sur son corps doré.

Sur la rive, ma tendresse, ma bien-aimée, était là, observant mes faits et gestes pendant que je la provoquais. Avec un grand drap de bain, je couvrais délicatement et sensuellement le corps de Catherine. Sans questionnement, elle s’accrochait à mon cou et m’embrassait, puis embrassait Bernard.

Un regard détourné pendant un instant et ma belle avait disparu dans la nuit. Bernard et Catherine jouaient comme des enfants à courir l’un derrière l’autre, à se lancer du sable. Puis ils roulaient par terre et s’embrassaient. Une grande vague de solitude avait couvert mon corps et mon esprit. Je m’interrogeais sur ma relation avec celle que j’aimais silencieusement et qui était partie.

La nuit était tombée et la fête continuait. J’étais assis seul sur le sable, perdu dans mes pensées. Je me demandais ce qui s’était passé avec ma bien-aimée. Avait-elle été offensée par mes actions envers Catherine et Bernard ? Ou était-ce juste une coïncidence qu’elle soit partie pendant que je m’amusais avec eux ?

Je ne pouvais pas m’empêcher de me sentir trahi. Pourquoi n’était-elle pas là avec moi ? Pourquoi était-elle partie sans même me dire au revoir ? Toutes ces questions tournaient dans ma tête, mais je ne trouvais pas de réponses.

Je me levai finalement, secouant le sable de mes vêtements. Je me dirigeai vers la mer, espérant que l’air frais et le bruit des vagues m’aideraient à clarifier mes pensées. J’ai marché le long de la plage, en écoutant le son des vagues s’écraser sur le rivage. Je suis retourné à la fête, mais je n’ai pas réussi à retrouver ma place. Finalement, j’ai décidé de rentrer chez moi.

Les jours suivants ont été difficiles, j’étais inquiet et anxieux. Je n’avais pas entendu parler de ma bien-aimée depuis la fête et je me sentais coupable de ce qui s’était passé.


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